S'engager c'est vivre - Newsletter Management Positif® - Octobre 2019

Article inspiré du Management Positif® : s'engager c'est vivre

 La peur du risque réduit-elle notre capacité d’engagement ? En effet, nous sommes de moins en moins nombreux à nous engager dans le mariage, l’entreprise, la religion, l’armée, les syndicats, les associations, la politique, ….
Mais peut-on faire l’économie de notre engagement tout en affirmant ses choix et ses idéaux ?
  
L’engagement est polymorphe
L’engagement est une décision volontaire de participation à un projet ou à une action qui s’inscrit dans le temps et comprend généralement trois dimensions :
• une dimension comportementale : passer du temps à faire l’activité, mener des actions concrètes. « Je consacre trente minutes par jour à pratiquer la méditation ».
• une dimension affective : éprouver du plaisir découlant de l’activité. « J’apprécie la détente et le bien être que me procure mes séances de méditation ».
• une dimension cognitive : apprendre les techniques ou les choses liées à l’activité, avoir foi en son idéal. « J’ai découvert de nouvelles techniques de méditation. Chaque séance me permet d’être un peu plus moi-même ».
 
Sur le plan étymologique, engager, c'est mettre en gage, donner en gage. Par exemple : mettre en gage ses bijoux chez un professionnel afin d’obtenir un prêt financier. Cette démarche comporte donc une promesse qui doit être exécutée et respectée.
Selon le domaine dans lequel on évolue, l’engagement peut revêtir plusieurs sens :
• En langage militaire, l’engagement d’un soldat est un court combat qui peut aller jusqu’à mettre sa vie en danger.
• En comptabilité, les engagements sont l'ensemble des obligations envers des tiers.
• Dans les finances publiques, l'engagement est la phase préalable et obligatoire à la procédure d'ordonnancement par laquelle l'Administration va réaliser une dépense.
• Lors d'une rencontre sportive, l'engagement est un coup d'envoi. Il signale la mise en jeu.
• Dans l’entreprise, les collaborateurs engagés sont ceux qui sont positivement mobilisés dans leur travail. Dans les entreprises françaises, les dernières études estiment leur taux à seulement 10%, taux le plus faible de tous les pays de l’OCDE.
 
 
S’engager dans quoi et pour qui
Malgré les nombreux dysfonctionnements au sein de notre société (écologie, éducation, sédentarité, nutrition, immigration, santé, politique,…), nous avons tendance à moins nous engager que nos aînés :
• Par manque de temps : difficile de définir ses priorités dans un contexte d’hyper sollicitation et donc de donner un sens à sa vie en faisant ses propres choix en faisant abstraction des nombreuses influences externes.
• Par manque d’audace et de curiosité : sortir de sa zone de confort et de sa routine pour donner de sa personne au service d’une cause n’est pas à la portée de tous.
• Par peur de ternir notre image : le risque de voir sa réputation mal menée notamment à travers les réseaux sociaux peut expliquer la frilosité de certains.
• Par manque de confiance : l’engagement est un don qui nécessite de donner sans calculer, ce qui implique une certaine dose de confiance en soi.
• Par manque de leaders : l’envie de s’engager est généralement inspirée par une rencontre avec une personne ou un groupe qui nous transmet une vision positive et mobilisatrice.
• Par manque d’altruisme : dans une société individualiste où la réussite matérielle est le modèle dominant, le fait de donner sans être certain de recevoir en retour est loin d’être une évidence pour tous.
• Par manque de conviction : les piliers de notre modèle social (entreprise, religion, mariage, politique) ne parviennent plus à convaincre et à séduire. Par exemple, le taux d’abstention aux élections de nos hommes politiques est passé au-dessus de la barre des 50%.
 
 
L’engagement réduit-il notre sentiment de liberté ?
Paulo Coelho, l'un des écrivains les plus lus dans le monde écrit : « La liberté n'est pas l'absence d'engagement, mais la capacité de choisir ».
Effectivement, c’est bien notre capacité à nous engager et à respecter nos engagements qui détermine nos priorités. C’est à chacun de définir son idéal à travers ses choix individuels et son investissement dans des causes collectives et/ou individuelles.
De la même manière que choisir c’est renoncer, l’engagement comporte souvent une part de risque qu’il convient de mesurer et au final d’assumer. Même si nos choix peuvent être discutables, l’important est de les accepter,  d’être capable de modifier la trajectoire lorsque cela est encore possible et, le cas échéant, de savoir rebondir face à un échec.
On peut s’interroger sur cette réduction de notre capacité à s’engager à une époque où pourtant la recherche de liberté n’a jamais été aussi forte. Sans doute l’engagement est-il devenu moins collectif. En effet, le syndrome du colibri a fait son chemin dans les consciences et nous nous sentons de plus en plus investi à titre individuel dans des causes comme l’écologie, le bien être ou la nutrition, …Chacun, sa souris à la main sur les réseaux sociaux, essaie de poser une pierre aux édifices auxquels il croit. Au final, la somme de ces engagements individuels finit par impacter le collectif et se traduit par des changements concrets. Ne serait-ce pas l’engagement version 2.0 ?
   
Mon témoignage personnel
 Le fait que certains s’engagent systématiquement et d’autres jamais pose la question de la genèse de notre engagement. Est-ce un talent inné ou bien s’agit-il d’un apprentissage, d’une expérimentation qui prend appui sur notre vécu ? Sans doute est-ce une combinaison des deux. Pour ma part, j’ai toujours évité de me disperser dans de multiples engagements de façade en m’attachant à mettre de l’intensité dans chacun de mes combats. Considérant que pour qu’un engagement soit responsabilisant, durable et donc productif, il est essentiel d’y mettre tout son cœur. Lorsque je regarde dans le rétroviseur, la liste des engagements qui ont jalonnés mon parcours n’est pas si longue :
 
  - La famille : mes origines italiennes y sont sans doute pour quelque chose. Dans ce pays où les familles vivent très souvent à proximité et où il est naturel de s’occuper des siens tout au long de leur vie. Pas étonnant d’avoir construit un clan familial solide qui permet de gérer plus facilement les aléas de la vie en communauté et est à l’origine de nombreuses satisfactions individuelles et collectives.
 
  - L’activité physique et sportive : mon éducation m’a permis très jeune de découvrir et de pratiquer de multiples sports. Impossible donc d’envisager une vie sans prendre soin de mon corps, c’est-à-dire en lui apportant du bien-être, de la force et de la résistance mais sans souffrance excessive.
 
   - Le travail : cet engagement fut pour moi la combinaison du goût de l’effort, de l’ambition de m’élever socialement et de ma recherche de sens et de liberté à travers mon activité professionnelle. A ce titre, la création du Management Positif® est sans doute la réalisation dont je suis le plus fier car c’est une manière d’apporter ma contribution à l’évolution de notre société.
 
   - La spiritualité : au-delà de mon éducation catholique qui m’a transmis la foi mais pas nécessairement la pratique de cette religion, c’est sans doute la rencontre avec la philosophie bouddhiste et la méditation pleine conscience qui furent les éléments déclencheurs de mon engagement spirituel.
 
   - L’amour : probablement l’engagement qui m’est le plus cher et également celui qui m’a donné le plus de bonheur. J’en ai donné beaucoup et j’en ai reçu énormément. Comme pour les précédents engagements, j’ai privilégié la puissance et la pérennité à la dispersion et à la superficialité.
  Chacun de nos engagements représentent les bases de notre personnalité depuis notre plus jeune âge. Ces choix, ces combats sont à l’origine de qui nous sommes. En effet, notre fidélité à nos engagements nous conduit sur le chemin de la vie, sans regrets et avec la satisfaction de ne jamais les avoir trahis. 
 
  A certains moments de ma vie, j’ai songé à m’investir dans d’autres causes que j’ai finies par abandonner :
 
     - La politique : j’ai été à certains moments de ma vie tenté par l’engagement politique mais les circonstances en ont décidé autrement ; Sans doute n’ai-je pas rencontré au bon moment les personnes suffisamment inspirantes pour me convaincre.
     - La nation : à la suite de mon service militaire, j’ai songé à l’engagement dans l’armée pour me mettre au service de mon pays. L’idée me semblait séduisante mais lorsque mes supérieurs hiérarchiques me l’on proposé j’ai décliné leur offre.
    Il n’y a pas de hasard ; Si mon choix ne s’est pas porté sur ces engagements c’est probablement que d’une certaine manière ils n’étaient pas totalement alignés avec mes autres engagements. Effectivement, c’est de la cohérence de nos engagements que nait la clarté de notre trajectoire.

 Au final, l’engagement est de nature à mobiliser l’énergie de l’individu. Cette mise en mouvement est consommatrice de ressources autant qu’elle nous en apporte. Et c’est d’autant plus vrai lorsque cet engagement est sincère et qu’il aboutit à la réalisation de nos objectifs. Même s’il y a des échecs, le fait d’oser, de se livrer, de donner, de croire, de faire et parfois de réussir, n’est-ce pas la plus belle des manières de donner un sens à sa vie ?

 
 Vous l’avez compris, lorsque vous vous engagez totalement, vous êtes dans la démarche de libérer tout le positif qui en vous et cela vous conduit à donner du sens à votre vie. Pour ce faire :
  • Acceptez de donner sans calculer systématiquement le retour sur investissement !
  • Ne vous dispersez pas dans de multiples engagements !
  • Faite des choix cohérents avec vos valeurs et vos idéaux !
  • Lorsque vous décidez de vous investir dans une cause, ne le faite pas à moitié !
  • Gardez à l’esprit que pour nous êtres humains, l’amour est un engagement incontournable, exigeant et synonyme de bonheur.




 

 
 

Chaque mois, je traiterai d’une thématique en particulier inspirée du Management Positif® sur un format court, avec la volonté d’être utile.

Bruno BORTOLOTTI
Fondateur du Management Positif® 
Auteur du livre "Le Management Positif®" (2ème édition - Juin 2016)



Ce contenu vous a plu ?

Vous n'avez lu qu'une partie de cet article. Vous souhaitez lire la suite et accèder à la totalité du contenu ?
Dans ce cas, cliquez-ici.