L'égo ce n'est pas nous ! Newsletter Management Positif® - Avril 2019

Article inspiré du Management Positif® : l'égo ce n'est pas nous !

 Notre égo, c’est notre mental, c’est lui qui mémorise et raisonne. Faites-vous partie des nombreuses personnes qui laissent leur égo diriger leur vie ?
  
L’égo ne connait pas nos besoins
Ego désigne le moi, c'est-à-dire la représentation et la conscience que tout individu à de lui-même. Dans le domaine spirituel, l'ego est plutôt vu comme ce qui nous empêche d'atteindre une forme de vérité, de profondeur car il nous dirige vers le passé et vers le futur.
L’ego est l’accumulation de toutes les choses que nous avons reçues de notre famille et de la société dans laquelle nous avons grandi. C’est comme un logiciel qui aurait été installé dans notre ordinateur intérieur et qui serait capable de prendre le contrôle de notre esprit.
La québécoise Lise Bourdeau, fondatrice de la plus grande école de développement personnel francophone, nous explique « que nos croyances, c'est-à-dire les parties de l’ego, communiquent avec nous par les petites voix que nous entendons sans cesse dans notre tête ».
Prenons l’exemple d’un enfant qui a naturellement le sens des autres. Très empathique, sociable, il a parfois aussi tendance à être trop gentil. Ses parents vivent mal cette situation car ils projettent sur leur enfant leur propre modèle : celui d’un fils né de parents brillants, battants, qui se sont toujours sentis au-dessus des autres. Leur fils ressent l’insatisfaction de ses parents et finit par penser que qu’ils ont honte de lui et qu’ils ne l’aiment pas à cause de son manque de leadership.
Il en tire la conclusion,
même s’il en est inconscient à ce moment-là, qu’être gentil et conciliant est synonyme de rejet, d’abandon et de honte. C’est ainsi que la croyance naît en lui. Tout au long de son existence, son égo lui dira : « ne sois pas trop gentil, si tu peux, écrase les autres car sinon tu souffriras ». Désormais, cet adulte se trouvera toutes sortes d’excuses pour ne pas laisser sa nature généreuse et altruiste s’exprimer et il aura beaucoup de mal à évoluer.
 
La préoccupation excessive de soi
La philosophie bouddhiste classe l’ego parmi les « perturbations mentales » qui se présentent à nous lorsque notre niveau de conscience est faible et que nous laissons le mental diriger nos émotions. Les bouddhistes nomme l’égo «  la préoccupation de soi » : il s’agit d’une exagération de l’égo qui nous fait avoir ce type de pensées : «  je suis plus important que les autres, je ne supporte pas la critique, je ne vais pas vers les autres, je suis meilleur que les autres, … ». Cela peut conduire à mettre de la distance entre soi et les autres et ressentir un sentiment de solitude, des relations peu profondes, voire une sorte d’isolement.
Prenons un exemple de la vie quotidienne : alors que vous êtes sur le point de vous endormir après une journée harassante, vous entendez vos voisins faire la fête devant un match de foot. Ces bruits vous empêchent de dormir et rapidement, vous ressentez un stress qui monte en vous. En réalité, votre problème n’est pas le bruit occasionné par vos voisins mais votre préoccupation excessive de vous-même. D’autant qu’en vous laissant envahir par toutes sortes d’émotions négatives (colère, frustration, peur,… ), non seulement vous ne faites pas diminuer la gêne mais surtout vous aggravez vos difficultés d’endormissement. Mettez-vous un instant à la place de vos voisins ; Ils sont entre amis et passent une très bonne soirée. Et finalement, de votre point de vue, ce n’est pas si grave car demain vous pouvez faire la grasse matinée, vous avez un livre à terminer et le match se termine dans 30 minutes.
Le principe est de mettre plus d’énergie dans la compréhension des autres et de diminuer la compréhension de soi. Si vous faites cet effort, en retour les autres vous rendrons cette attention. Se préoccuper des autres n’empêche en rien le fait de continuer à s’occuper de soi. C’est une nouvelle façon de penser : une mise à égalité de soi avec les autres. D’ailleurs, si l’on s’en tient à la pure logique cartésienne, comment le bonheur de milliards de personnes pourrait-il être plus important que celui d’un seul individu ?
 
S’aimer pour ce que l’on est vraiment
Si on laisse nos peurs nous diriger, c’est comme si on nageait à contre-courant. Nos peurs baissent nos défenses immunitaires, augmentent nos dépendances et addictions (tabac, alcool, drogue). Au final, elles nous entraînent vers un manque d’amour envers nous-même.
En général, nous programmons notre vie pour tout maîtriser parce que nous avons peur de ce qui pourrait nous arriver. Or, si vous observez ce qui vous arrive, en général vous avez la capacité d’y faire face et si cela n’arrive pas,  c’est normal,  c’est que vous n’êtes pas prêt.
Comme nous l’avons évoqué précédemment, l’égo est une chimère, une représentation de ce que nous voulons être afin d’échapper à la souffrance. Mais l’égo ce n’est pas nous !
C’est pourquoi, il est essentiel d’apprendre à s’aimer. Car nous avons souvent tendance à être trop dur avec nous-même. Ne vous aimez pas uniquement pour votre statut social, votre réussite professionnelle ou votre image. Si vous vous aimez profondément, vous devez être capable de faire la part des choses. C’est-à-dire passer outre vos rides, vos kilos en trop ou la perte de votre emploi. Ne pas vous identifier uniquement  à vos erreurs ou à vos défauts qui ne résument pas la totalité de votre être. Il vous faut accepter de faire avec. Pour cela, il faut accéder à la partie immatérielle de votre être, votre esprit, vos émotions, votre âme. Ce niveau de conscience est indispensable afin d’intégrer toutes vos richesses et ainsi accéder aux différentes dimensions de votre personne.
 
Mon témoignage personnel
Aussi loin que ma mémoire remonte, j’ai le sentiment d’avoir toujours entendu la petite voix de mon égo. A l’âge de 18 mois, c’est sans doute cette petite voix qui m’a conduit à être jaloux de ma sœur cadette, cette nouvelle venue qui accaparait toute l’attention de mes parents. Tout au long de mon adolescence, je me suis senti extrêmement libre. Je profitais de la vie et du moment présent avec insouciance, au grand dam de mes parents et de mes professeurs. J’ai le sentiment que mon égo était assez peu présent à cette époque. J’étais trop occupé à vivre et à me construire pour l’écouter.
Il y a ensuite une période de ma vie entre 30 et 40 ans au cours de laquelle, mon égo a totalement pris le pouvoir. A tel point que je n’entendais même plus sa petite voix. Le pilote automatique du mental était enclenché et j’étais devenu incapable de reprendre le contrôle. J’avais le sentiment d’avoir tout à l’extérieur et plus rien à l’intérieur. Je pense qu’à cette époque mon égo m’a tellement concentré sur les aspects matériels de mon développement que j’étais condamné à réussir sur ce plan. D’ailleurs, les personnes de mon entourage semblaient heureux pour moi, voire fiers de ma réussite. Moi,  j’avais l’impression de ne pas avoir assez de place pour mon « être » tant « l’avoir » avait pris d’importance. Heureusement, j’ai eu la chance d’être accompagné par mon épouse qui m’a toujours aidé à garder le contact avec la réalité.
Il y a une quinzaine d’années, je suis parvenu à m’isoler du vacarme extérieur pour à nouveau entendre la voix de mon égo. Progressivement, en travaillant sur des niveaux de conscience modifiée, grâce notamment à la méditation, j’ai pu renouer le dialogue avec mon égo. C’est ainsi, que j’ai commencé à reprendre le pouvoir de mes actes et de mon état d’esprit. Cela s’est traduit par quelques victoires retentissantes sur mon égo. Ce fut le cas par exemple lors d’une réunion de présentation du Management Positif® devant le comité de direction d’un très grand Groupe. Un projet pharaonique de plus de 300 managers à former. J’étais fier que le Management Positif® soit retenu en finale à l’issue d’une consultation de 10 prestataires. Lors de cette « finale », rien ne se passa comme prévu. Très rapidement, je ressens une ambiance bizarre: l’un des directeurs, manifestement en burn out,  s’en prend verbalement à l’une des consultantes qui m’accompagne afin de tenter d’assoir devant son supérieur hiérarchique,  ce qu’il pense être du leadership. Un peu plus tard, le Directeur Général finit par me dire sur le ton de la confidence : « … vous savez chez nous le travail, il faut que ce soit dur ! …nos managers ne seront pas capables d’aller sur Internet … ce ne sont que des purs opérationnels…». Mon égo me dit : « ce n’est pas grave, vu l’importance du marché, tu peux transiger avec certaines de tes valeurs… ». Après avoir souri à mon égo, je lance un regard circulaire lent vers l’assistance, je baisse tout doucement le capot de mon ordinateur et j’annonce que nous n’allons pas donner suite.
Chaque jour qui passe, j’ai l’impression que le combat avec mon égo est plus équitable. Mais l’égo ne meurt jamais vraiment. Il est toujours là,  tapi à l’affut d’une faiblesse possible. A l’échelle d’une vie, je pense que l’on peut apprendre à apprivoiser son égo. S’en faire un ami, lui parler, lui sourire. Cela ne revient-il pas finalement à faire la paix avec soi-même ?

 Vous l’avez compris, l’égo peut devenir votre plus grand ennemi si vous ne parvenez pas à le gérer. Dans ce cas, il peut vous empêcher de libérer ce qu’il y a de positif en vous. Alors :
  • Identifiez vos croyances limitantes, vos peurs !
  • Affirmez-vous que vous n’êtes plus le petit enfant qui a peur !
  • Comprenez votre égo, c'est la clé d'une approche spirituelle !
  • Aimez-vous pour ce que vous êtes vraiment !
  • Acceptez les victoires de votre égo car un jour viendra où vos succès seront plus nombreux !
 
 

Chaque mois, je traiterai d’une thématique en particulier inspirée du Management Positif®, sur un format court, avec la volonté d’être utile.

Bruno BORTOLOTTI
Fondateur du Management Positif® 
Auteur du livre "Le Management Positif®" (2ème édition - Juin 2016)



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