Décryptage des générations au travail / Newsletter Management Positif® - Mars 2018

Article inspiré du Management Positif® : Décryptage des générations au travail

En 2017, la population française se répartissait en cinq générations : les traditionnalistes (18%), les baby boomers (26%), la génération X (19%), la génération Y (22%), la génération Z (15%). Concernant la population active, nous vivons une période tout à fait extraordinaire au cours de laquelle trois générations sont en proportion quasiment équivalente. Or, d’ici 2025 le départ à la retraite en nombre des baby boomers fera des « millennials » (Y) la génération majoritaire dans les entreprises.
Comment tirer le meilleur de ce changement majeur et brutal de leadership démographique qui aura nécessairement des impacts dans nos relations interpersonnelles ?

  
 

Les baby boomers nés entre 1945 et 1965 : « TRAVAILLER »
C’est la génération des trente glorieuses qui a connu le plein emploi et la société de consommation. L’ascenseur social fonctionne et rend possible la réussite sociale pour une majorité. Cette génération « dorée » a grandi sans peur, dans un contexte de révolution industrielle et technologique où tout est devenu possible.
C’est aussi la génération du rock and roll, des premiers pas sur la lune et de mai 68 où il est interdit d’interdire. Beaucoup d’optimisme mais aussi d’insouciance qui nous a fait basculer vers les excès du consumérisme et les dégâts écologiques que nous payons aujourd’hui.
Dans l’entreprise, ces collaborateurs ont un attrait pour l’expression collective. Ils sont loyaux, respectent les institutions et l’organisation que représente l’entreprise.
Les fondamentaux du savoir être sont solides. Ces collaborateurs ont été élevés dans le sens du travail, le respect des règles et de la hiérarchie. C’est également la génération la plus sensible aux valeurs de l’entreprise et sans doute la plus facile à manager.
  
La génération X née entre 1965 et 1980 : « AVOIR »
Elle fut nommée ainsi pour signifier son manque d’identité propre. Elle a vécu la crise économique, l’effondrement des valeurs, la remise en cause du progrès et de l’ascenseur social. De plus, cette génération a été marquée par de nombreuses désillusions collectives comme Tchernobyl ou encore le Sida. A tel point que certains démographes la surnomme la génération « sacrifiée » ou « baby loosers ». Cela n’a pas empêché certains de connaître de belles réussites,  au prix souvent d’efforts importants,  même si collectivement, cette génération s’est révélée impuissante face aux problèmes légués par la génération précédente.
Dans l’entreprise, scepticisme et individualisme caractérisent ces salariés qui sont méfiants à l’égard des institutions et des organisations. Cela les conduit à avoir un rapport aux règles et à la hiérarchie beaucoup plus distant que leurs aînés de la génération précédente.
Leur principal souhait est le désir d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
C’est sans doute la génération la plus difficile à manager car elle possède les stigmates d’un manque profond de reconnaissance. On a demandé beaucoup d’efforts à ces salariés sans les faire bénéficier des mêmes avantages que la génération précédente. Le management individuel est de rigueur face à cette génération en quête d’identité et de sens.
  
La génération Y née entre 1980 et 1995 : « VIVRE »
C’est la génération de la mondialisation et d’Internet. C’est aussi la génération de « l’enfant roi » qui est devenu l’élément central de notre société. Cela confère à ces jeunes une confiance et un optimisme qui ont malheureusement été impactés par les effets de la crise financière de 2007. Cette génération a entraîné dans son sillage de profondes évolutions sociologiques qui influent sur nos motivations : la volonté d’un développement personnel, la nécessité de retrouver du sens à travers des valeurs fortes, le partage des biens privilégié à leur acquisition, la compétence et le charisme supplantent le simple statut, la passion prend le pas sur la raison, l’interaction et le jeu succèdent à l’injonction et aux enjeux, …
Dans l’entreprise, ces jeunes collaborateurs ont la volonté de travailler moins et mieux. Très attachés au respect de leurs droits, ils cultivent volontiers le paradoxe d’une volonté d’indépendance et en même temps d’un besoin d’approbation de leurs aînés. C’est bien sûr la génération montante. Celle qui doit construire un nouveau mode de collaboration au sein de l’entreprise.
Cette génération est heureusement bien préparée aux difficultés qu’elle rencontre : un niveau de formation élevé, un soutien important de la cellule familiale et une volonté de réussite sociale compatible avec leurs valeurs fondamentales.
C’est la génération la plus exigeante vis-à-vis du management et de ce fait, sans doute celle qui contribuera à faire émerger un nouveau modèle managérial. Le management se doit d’être plus fin, adapté à chaque individu et tourné vers un projet collectif et qui aille au-delà de la simple réussite sociale.
La génération Y est en train de prendre progressivement les pouvoirs politiques et économiques. L’exemple récent le plus marquant est l’élection d’un trentenaire à la présidence de la république française et le remplacement dans la foulée des trois quarts de notre classe politique vieillissante. Dans l’entreprise aussi, les prochaines années vont être le théâtre d’un profond changement de gouvernance qui devra créer de l’autonomie et de la flexibilité, favoriser l’intelligence collective et modeler l’esprit critique.   
  
La génération Z née après 1995 : « PARTAGER »
C’est la génération de la révolution numérique et de l’entreprenariat.
Il est un peu tôt pour décrire la place de cette génération qui commence tout juste à arriver dans les entreprises. La volonté de ces jeunes est davantage d’être écouté et considéré que challengé. Ces futurs collaborateurs semblent s’apparenter davantage à des « freelances » qu’à des salariés. Ils souhaitent davantage réussir leur vie plutôt que réussir dans la vie.
  
A la frontière démographique de deux générations (baby boomers et génération X), je suis conscient que les 20 années de mon parcours professionnel de salarié n’auraient pas été aussi faciles sans le bénéfice conjoncturel de la fin des trente glorieuses. Je suis également persuadé que les 10 dernières années de mon parcours d’entrepreneur m’ont permis de me rapprocher de l’état d’esprit des jeunes générations. Une sorte de synthèse qui m’a aidé à me dépasser pour aller vers davantage de prise de risque, d’agilité et aussi de spiritualité. A mon sens, pour qu’une société évolue, il faut que les jeunes fassent mieux que leurs aînés. A ce titre, il nous faut  fonder nos espoirs dans les générations Y et Z qui ont déjà commencé la transformation indispensable de nos principaux modèles (politique, économique, social, financier, managérial, écologique,…).
 
Vous l’aurez compris, pour libérer tout votre potentiel, il est essentiel d’appréhender et d’entrer en interaction avec les différentes générations.
 Pour ce faire :
  • Comprenez et respectez les préférences des autres générations 
  • Résistez au « c’était mieux avant  »
  • Ne vous laissez pas enfermer dans un carcan générationnel et faites votre propre synthèse
  • Inspirez-vous des jeunes générations qui apportent une nouvelle énergie et un nouveau regard
 
 

Chaque mois, je traite d’une thématique en particulier inspirée du Management Positif®, sur un format court, avec la volonté d’être utile, voire inspirant.

Bruno BORTOLOTTI
Fondateur du Management Positif® et du réseau de consultants accrédités
Auteur du livre "Le Management Positif®" (2ème édition - Juin 2016)



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